CELERI

 

CÉLERI

Synonyme : ACHE.

Apium graveolens L. (Famille des Ombellifères).Nom anglais : Celery. — Nom allemand : Sellerie.

Description sommaire. — Plante de 40 à 50 centimètres, aux racines fibreuses, aux feuilles odorantes divisées, pourvues de larges côtes charnues et tendres, aplaties ou creusées en gouttières. Les hampes florales hautes de 0m,60 apparaissent la deuxième année et portent des ombelles de très petites fleurs jaunâtres.

Le Céleri, modifié peu à peu par la culture, a donné deux types bien distincts suivants :

A. Céleri à Côtes ou Céleri en branches, chez lequel les côtes ont pris un développement considérable; ce sont elles que vous consommez.

B. Céleri-rave, chez lequel la racine, très charnue et renflée, est la seule partie consommable.

Ces deux types seront donc décrits séparément.

Multiplication. — Par graines seulement; sur couche et en côtière.

Graines. — Petites et triangulaires, très aromatiques. Le litre pèse 480 grammes, et chaque gramme renferme près de 2500 graines. Leur durée germinative est de 6 à 8 ans. La germination s'effectue d'une façon plutôt capricieuse, après 8 ou 10 jours sur couche et 15 à 25 jours en côtière.

Quantité de semence nécessaire. — Semez très dru en pépinière : un gramme ou fraction de gramme.

Prix de la semence. 15 gr. : 6 à 10 fr. ; le paquet : 2 fr. à 3 f r.

Climat. Sol préféré. — Le céleri aime les régions humides et par conséquent les terrains frais, meubles et bien fumés, pouvant être abondamment arrosés.

Épuisement du sol. Rotation. Fumure. — Le céleri est très épuisant et il ne doit revenir dans la même parcelle que tous les 3 ans, au maximum. Il aime les fumures abondantes au fumier consommé et vient très bien dans les terres humifères des anciens marais, de même que dans le terreau pur.

I- — CÉLERI A COTES

Céleri plein blanc doré

Variétés.

Céleri doré Barbier ou Céleri plein blanc doré extra hâtif, côtes courtes.

Céleri plein blanc Premier, vigoureux, arrive 15 jours plus tard.

Céleri plein blanc Lepage, à côtes larges et pleines.

Céleri plein blanc à grosses côtes, sans drageons, assez semblable au précédent.

Céleri Pascal plein blanc, côtes arrondies, de bonne conservation.

Céleri violet de Tours, côtes violacées, rustique. '

Céleri à couper « de décembre » et « de Dinant », à port érigé et serré, donne des côtes allongées pendant tout l'automne.

Céleri Pascal plein blanc

Culture de pleine terre. -Semez en côtière, très clair pour éviter un repiquage, du 15 avril à la fin mai; recouvrez très légèrement de terreau, et plombez. Eclaircissez de façon à conserver 6 centimètres entre les plants.

Arrachez ceux-ci dès qu'ils ont quelques feuilles, coupez ces dernières vers leur milieu et plantez en lignes en vous aidant du plantoir ; espacez les pieds de 30 centimètres en tous sens et enfoncez le collet de 2 centimètres en terre; arrosez au goulot.

Le développement du céleri étant assez lent au début, plantez de préférence dans une planche de laitues aux trois quarts venues, sarclez, binez et arrosez copieusement; plus tard, procédez au blanchiment.

Culture sous verre. — Sur couche tiède de 15 à 18 degrés, semez de février à fin mars, assez dru et dans du terreau, la variété à propager. Repiquez aussitôt que possible en pépinière, sur couche, à 8 centimètres d'intervalle pour multiplier le chevelu. Arrosez fortement. Mettez en pleine terre à 35 centimètres, en tous sens et au carré dès que les plants de 15 centimètres paraissent vigoureux et trapus (fin avril, commencement de mai). Mouillez abondamment en été pour éviter la montée à fleur.

Comment avoir du céleri pendant 9 mois. — Semez la première saison en fin janvier, repiquez en fin février, plantez sous châssis en mars, retirez les châssis en avril; récoltez au commencement d'août. Semez une seconde saison au 20 avril, plantez mi-mai, rentrez en cave ou enterrez le tout en tranchée vers le 20 octobre pour consommer graduellement jusqu'en avril.

Maladies et ennemis. — La Rouille due à un champignon (Puccinia bullata) ou parfois au Cercospora Apii; elle détermine en été de nombreuses taches rouillées sur les feuilles; la végétation est alors bloquée.

Taches des feuilles de cèleri

 

REMÈDE : Traitez préventivement, à 2 reprises, avec l'oxychlorure.

Sclerotinia libertiana. La racine du Céleri rave noircit surtout au collet ; l'écorce devient verruqueuse, se creuse et pourrit. Mêmes remèdes.

Un seul insecte en dehors des escargots ou des limaces : La mouche du céleri (Tephretis onopordis ou Acidia Heraclei); ses larves, effilées, minent le parenchyme des feuilles.

Remède : poudrage au roténone.

Porte-Graines. Choisissez de beaux pieds dans les derniers semis; ne les blanchissez pas, mais hivernez-les avec leurs mottes dans du sable, en cave. Au début d'avril, plantez lesau jardin à 0m,50 en tous sens. Les hampes florales donnent leurs graines en août, époque à laquelle il faudra rentrer les tiges pour les faire sécher et puis les battre.

Durée de la culture. — 6 à 7 mois.

Blanchiment. -- Pour blanchir les pieds, buttez-les ou rechaussez-les presque jusqu'au sommet (voir fig. 79), en procédant à trois reprises différentes, 1 , 2 et 3, à 8 jours d'intervalle. Si vous ne disposez que de quelques pieds, vous pourrez procéder comme suit :

Liez un quart des pieds avec un lien de paille ou de chanvre A qui redressera les feuilles, ramassez la terre des interlignes autour du collet, bourrez de paille les intervalles séparant les pieds, et recouvrez le tout de longue paille ou de quelques débris de planches; après 18 ou 20 jours, prélevez les pieds un par un pour la consommation; préparez un mois plus tard et de la même façon quelques autres pieds qui vous assureront une nouvelle récolte après 3 semaines.

Enfin, pour la deuxième moitié de la planche, dans le but de prolonger la récolte, procédez comme il est dit ci-dessus.

S'il s'agit d'une variété susceptible de se conserver vous pourrez rentrer quelques pieds en cave, les enjauger et les priver de lumière.

Les jardiniers maraîchers s'y prennent autrement, opérant sur des quantités plus considérables :

1° Les uns plantent dans des tranchées profonde de 25 à 30 centimètres; et buttent surplace — le moment venu — en chargeant en 3 fois la planche à l'aide de la terre extraite de la dite tranchée, lors de la plantation.

2° D'autres arrachent tous les pieds en octobre après les avoir liés, et les plantent à intervalle de 15 centimètres au fond d'une tranchée de 30 centimètres; ils arrosent ensuite pour faire glisser la terre et aider à l'enracinement; à l'approche des gelées seulement, la terre extraite est glissée à la pelle entre les lignes des céleris; des feuilles ou de la paille sont alors répandues sur le tout. De la sorte, même lorsqu'il gèle, il est facile d'arracher.

Pied de cèleri préparé pour être blanchi

N 'oubliez pas que le céleri blanchi  pourrit facilement; n'étiolez donc que la quantité prévue pour la vente ou la consommation.

Récolte. — Arrachez les pieds dès qu'ils sont blanchis ;habillez-les en coupant les feuilles supérieures ainsi que les racines.

Conservation. — Enjaugez dans des tranchées comme i1 a été dit et vous pourrez conserver les céleris 1 ou 2 mois; mais dans le magasin à légumes, enfoncés dans du sable frais, vous conserverez jusqu'en avril et mai les pieds que vous aurez rentrés par un temps sec.

Rendement. Prix de vente. — Vous récolterez de 800 à  1000 pieds par are pesant chacun de 800 grammes à 1 kilo, et valant en moyenne 2 à 3 fr. l'unité.

Usages. — Voyez Céleri-rave.

II. — CÉLERI-RAVE

Céleri-rave géant de Prague

Variétés.

Céleri-rave de Paris amélioré, racine aplatie.

Céleri-rave de Gennevilliers, racine ronde.

Céleri-rave de Genève ou Céleri-rave de Cernier, feuillage court.

Céleri-rave géant de Prague, racine ronde et feuillage développés.

Céleri-rave maraîcher, racine lisse, tendre. 

Culture de pleine terre. Semez en pépinière et assez dru, dès la première quinzaine de mai (en côtière). Repiquez en terre riche à deux reprises en supprimant l'extrémité du pivot de façon à développer le chevelu.

Plantez en place à 35 sur 40 centimètres; sarclez, binez et paillez; arrosez abondamment, surtout en juillet.

Deux fois par mois, en septembre et octobre, arrachez les quelques feuilles jaunes de la base, coupez les quelques racines supérieures pouvant exister sur la rave; eu un mot mettez à nu la partie supérieure pour en faciliter le grossissement.

Culture sous verre. — Elle ne comprend que le semis et le repiquage sous verre; la plantation se fait en plein air.

Semez sur couche tiède fin février ou commencement mars; repiquez à 8 centimètres sur vieille couche ou sur côtière, dans la première quinzaine d'avril; repiquez si possible une seconde fois dans les mêmes conditions, un mois plus tard; plantez en pleine terre en fin mai, soit dans une planche de choux-fleurs ou de romaines, soit .dans un terrain libre.

Comment avoir du Céleri-rave pendant 9 mois. — La première saison, semée en février, vous fournira les premiers produits à partir du mois d'août et jusqu'en octobre; la seconde saison commencera à donner à cette époque et les racines seront susceptibles d'être consommées graduellement jusqu'en mai.

Maladies et insectes nuisibles. — La Rouille; les Limaces, Escargots, et Mouche du céleri (voyez au Céleri à côtes).

Porte-graines. — Choisissez quelques racines bien faites, lisses, n'ayant qu'un seul coeur; supprimez les feuilles mais conservez ce coeur; hivernez ces porte-graines à la façon des carottes destinées au même usage (en cave et, si possible, en stratification) et plantez-les au jardin au 1er avril, à 0m,70 en tous sens.

Pour la récolte des graines, voir au Céleri à côtes.

Durée de la culture. — Il s'écoule entre le semis et l'époque favorable pour la consommation :

1° 6 mois et demi pour les variétés hâtives faites en première saison.

2° 7 mois au moins pour les variétés de conserve.

Récolte. — Arrachez les pieds avant les froids et, au moyen d'un couteau, coupez feuilles et racines.

Conservation. — Ainsi préparées, rentrez les racines au cellier ou en cave où elles ne flétriront que lentement. Vous pouvez les mettre en jauge, à touche touche, dans le jardin, couvertes de terre ou de longue paille.

Rendement. Prix de vente. — Par are, 700 pieds pesant environ 700 à 800 grammes l'un et valant 1 fr. 25 à 2 fr. 50.

Matériel d'emballage. —Le Céleri à côtes comme le Céleri rave sont expédiés le plus souvent dans des mannequins ou de grandes corbeilles ; les seconds voyagent cependant sans inconvénient dans des sacs, comme de simples pommes de terre.

Usages et propriétés. — Le Céleri en branches ou à côtes se consomme le plus souvent cru, en salade.

Le Céleri-rave, épluché et coupé en tranches, s'associe parfaitement à une salade de mâche ou de betterave. Cuit, il constitue un plat très nourrissant.

Les feuilles des deux espèces servent à parfumer le bouillon du pot-au-feu.

Les graines, aromatiques, servent beaucoup en Angleterre pour parfumer les potages ; on en fait aussi une liqueur ou extrait servant à parfumer.

Le Céleri a des propriétés excitantes; il agit contre les rhumatismes.

Le Céleri dit « de distillerie » est cultivé dans le Midi, pour ses graines que l'on exporte en Amérique.

ANANAS

 

ANANAS

Ananas sativus SCHHLT. — Bromelia Ananas L. — Ananassa sativa LINDL. Famille des Broméliacées.

Amérique tropicale. — Vivace. — L'Ananas paraît avoir été cultivé de tout temps aux Indes occidentales. La culture en a été introduite en Europe dans la seconde moitié du dix-huitième siècle et n'a cessé de se perfectionner depuis lors. Bien qu'elle demande des soins tout particuliers et un matériel spécial, nous n'avons pas cru devoir l'exclure de ce travail.

Cette culture tend toutefois à diminuer d'importance en Europe, la rapidité des moyens de transport permettant aujourd'hui à certaines colonies de nous approvisionner largement et à un prix relativement modeste.

La plante se compose d'une tige courte, portant de nombreuses feuilles glauques, canaliculées, beaucoup plus longues que larges, garnies sur les bords de dents très dures et très aiguës, au moins dans la plupart des variétés. Les fleurs, bleutées, assez insignifiantes, sont sessiles et réunies tout autour de la tige, au-dessus des feuilles, en un épi dense, couronné d'un bouquet de feuilles semblables aux autres, mais beaucoup plus courtes. Après la floraison, l'épi tout entier se gonfle et devient charnu, formant à la maturité un fruit oblong dont la surface imite assez bien les écailles d'un cône de Pin pignon. C'est cette apparence qui a fait donner au fruit ses noms anglais et espagnol qui signifient l'un et l'autre « pomme de pin ».

CULTURE. La culture des Ananas demande beaucoup de soins et de précautions, qu'il n'est pas possible de mentionner ici par le détail; nous en indiquerons simplement les principales opérations, renvoyant pour le reste aux traités spéciaux.

Originaire de pays tropicaux, où la chaleur est presque constante sans être excessive, l'Ananas n'exige pas une période de repos annuel. La végétation doit, au contraire, en être poussée constamment au moyen de la chaleur artificielle. Pour en obtenir de beaux fruits dans le plus court espace de temps possible, il faut faire en sorte que les plantes soient constamment tenues à une température à peu près régulière de 22 à 25degrés l'hiver et de 25 à 30 degrés l'été. Les bâches à Ananas peuvent être chauffées soit au thermosiphon, soit par des réchauds composés de fumier, de tannée ou d'autres substances végétales en fermentation. Le chauffage au thermosiphon est plus coûteux, mais il permet de régler la température d'une manière bien plus sûre et plus facile. La multiplication se fait généralement par oeilletons; quelquefois par graines ou par boutures de couronnes : on appelle« couronne » le bouquet de feuilles qui surmonte le fruit. Le semis n'est guère employé qu'en vue d'obtenir des variétés nouvelles; il faut trois ou quatre ans au moins pour avoir des fruits sur les plantes de semis. Les couronnes ont été longtemps employées pour la multiplication de l'Ananas; on leur préfère aujourd'hui les oeilletons, dont l'emploi donne des résultats beaucoup plus rapides. Les oeilletons doivent être détachés avec soin, parés à la base, et empotés immédiatement, autant que possible avec toutes leurs feuilles. Ceux qui sont pris le plus près de la base des tiges sont les meilleurs. On peut laisser les oeilletons attachés à la tige mère après que le fruit en a été coupé, si la saison est peu avancée : ils prennent alors de la force avant d'être sevrés; mais il est désirable que cette opération ne se fasse pas plus tard que le mois de Septembre.

Avocat de cayenne

La terre qui convient le mieux aux Ananas est une terre légère, moelleuse, contenant une forte proportion de matière végétale à l'état fibreux, et ne se battant pas par les arrosements. On peut l'obtenir en mélangeant un tiers de bonne terre avec un tiers de terre de bruyère et un tiers de terreau de feuilles. Ce mélange doit être ensuite enrichi suivant le besoin, avec du fumier bien décomposé, réduit à l'état de terreau.

Pendant le premier hiver, les jeunes plants sont tenus en bâche, aussi près du verre que possible ; pendant l'été, on peut les dépoter et les mettre dans une bâche ouverte, que l'on couvre seulement quand l'abaissement de la température l'exige. A la fin de l'été, on rempote les plantes dans des pots plus grands et on les hiverne de nouveau dans une bâche bien chauffée. Au printemps, la plupart des plantes doivent se préparer à fleurir. Dans le but d'obtenir des fruits plus volumineux, on en choisit alors quelques-unes prises parmi les plus belles pour les faire fructifier en pleine terre en serre, si l'on en a le moyen ; le reste fructifie en pots, et l'on peut échelonner la production en plaçant successivement dans une bâche à température plus élevée les plantes montrant leur fruit. 

En opérant dans les meilleures conditions et avec les variétés précoces, on peut arriver à obtenir des fruits en moins de dix-huit mois, à compter du moment où l'oeilleton a été détaché de la plante-mère.

USAGE. — Le fruit, de saveur fine et agréablement parfumé, se mange cru, ou apprêté et confit de diverses manières. Les horticulteurs distinguent un assez grand nombre de variétés d'Ananas ; les plus estimées sont les suivantes :

I — VARIÉTÉS A FEUILLES LISSES.

Ananas de Cayenne ou Maïpouri. — Fruit pyramidal, très gros. Variété assez tardive, d'excellente qualité.

Ananas de la Havane. — Bonne variété, mais inférieure à l'Ananas de Cayenne.

II — VARIÉTÉS A FEUILLES ÉPINEUSES.

Variétés hâtives.

Ananas de la Providence. — Fruit oblong ou ovale, d'un jaune rougeâtre, d'une beauté remarquable, et très précoce.

Ananas du Montserrat. — Également très précoce. Fruit cylindrique, quelquefois plus large au sommet qu'à la base, de couleur cuivrée ; chair ferme, juteuse et d'une qualité excellente.

Ananas Enville. — Fruit pyramidal, de couleur orange foncé, couronne petite ; chair jaune pâle, juteuse, parfumée.

Variétés de moyenne saison.

Ananas de la Martinique ou Ananas commun. — Fruit moyen ou petit, orangé ; chair ferme, extrêmement parfumée.

Ananas Comte de Paris. — Variété sortie de l'Ananas commun ; s'en distingue par son fruit beaucoup plus gros et plus beau.

Ananas de la Jamaïque. — Fruit ovale-allongé, brunâtre, de grosseur médiocre, mais à chair ferme, juteuse et très parfumée. Excellente variété pour l'hiver.

Ananas Enville Pelvillain. — Gros fruit pyramidal.

Ananas Enville Gonthier. — Gros fruit cylindrique.

Ananas pain de sucre. — Fruit cylindrique, jaune foncé ; chair jaune, sucrée et parfumée. Il en existe une variété à feuilles rayées de blanc.

Var. tardives.

Ananas Charlotte Rothschild. — Fruit régulièrement cylindrique ou un peu ovale, jaune d'or ; chair jaune, très juteuse. Bonne variété d'hiver. Plante vigoureuse et prompte a se mettre à fruit.

Ananas d'Antigoa vert. — Bonne variété d'hiver, très juteuse, très parfumée.

D'après Les plantes potagères, description et culture des principaux légumes des climats tempérés - Vilmorin et Andrieux - 1925

AMARANTE DE CHINE

 

AMARANTE DE CHINE.

Amaranthus spec. Fam. des Amarantacées.

Plusieurs formes (espèces ou variétés) d'Amarantes sont cultivées et employées comme légumes dans les parties chaudes de l'Asie, principalement en Chine et dans les Indes. Il en a été, à plusieurs reprises, apporté des graines en Europe, où il ne semble pas que ces plantes aient jamais été admises dans les cultures usuelles, malgré les avantages incontestables qu'elles présentent. Le produit, en effet, est considérable, la qualité comme légume, tout à fait égale à celle des Épinards, et la culture très facile.

C'est notamment le cas pour l'A. de Chine, plante rameuse qui ressemble beaucoup à l'Amaranthus tricolor, lorsque celui-ci dégénère et tourne au vert ou au rouge brun. Son principal défaut est d'être tardive et de mûrir difficilement ses graines sous le climat de Paris.

Deux autres variétés potagères d'Amarante ont été introduites en Europe, mais ne sont pas plus cultivées que la précédente, malgré l'intérêt qu'elles pourraient présenter pour les localités chaudes et sèches. Ce sont :

L'Amaranthus Mirza, originaire des Indes orientales ;

Et l'Amaranthus Hantsi Shangaï, rapporté de Chine par Robert Fortune à la Société d'horticulture de Londres.

D'après Les plantes potagères, description et culture des principaux légumes des climats tempérés - Vilmorin et Andrieux - 1925

ALKEKENGE JAUNE DOUX

 

ALKÉKENGE JAUNE DOUX

Physalis peruviana L. var. — Physalis edulis Surs. Famille des Solanacées.

SYNONYMES : Alkékenge du Pérou, Capuli, Coqueret comestible, Groseille du Cap.

Amérique méridionale. — Annuel ; vivace sous les tropiques et dans le Midi.

ALKÉKENGE JAUNE DOUX

Plante à tige anguleuse, de 0m70 à 1 mètre de haut, très rameuse ; feuilles cordiformes ou ovales, molles, velues, un peu visqueuses; fleurs solitaires, petites, jaunâtres, marquées au centre d'une tache brune ; calice vésiculeux, très ample, renfermant un fruit juteux, jaune orange, de la grosseur d'une cerise. Graine petite, lenticulaire, lisse, jaune pâle; un gramme en contient environ 1 000 ; le litre pèse 650 grammes ; sa durée germinative est ordinairement de huit années.

CULTURE. — Dans le Midi, l'Alkékenge réussit en pleine terre sans réclamer aucun soin particulier; sous le climat de Paris, il est bon de le semer sur couche et de lui donne la culture des Aubergines et des Tomates.

USAGE. — Dans les pays méridionaux, on recherche le fruit à cause de sa saveur légèrement acide. Il se mange cru ou confit ; on en fait aussi des confitures.

On cultive encore quelquefois, pour leurs fruits, le Physalis barbadensis Jacq. et 1e Physalis pubescens L.

L'Alkékenge connu sous le nom de Petite tomate du Mexique (Ph. philadelphica LAMK., Ph. violacea CARR.) est une espèce franchement annuelle et d'une croissance rapide, qui mûrit parfaitement ses fruits sous le climat de Paris. On doit la considérer comme plante médicinale plutôt qu'alimentaire.

L'Alkékenge officinal (Physalis Alkekengi L.), espèce vivace, se cultive quelque fois comme plante ornementale sous le nom de Cerise d'hiver, Amour en cage ; bien que comestible, le fruit de cette espèce ne doit être consommé que très modérément.

Le Physalis Francheti, d'introduction relativement récente, est une variété japonaise de l'Alkékenge officinal. Il est remarquable par la taille de ses fruits et surtout de ses calices, nombreux et très persistants, qui atteignent 20 et 25 centimètres de circonférence et se colorent de jaune foncé passant ensuite au rouge orangé vif. —Le P. Francheti est vivace, rustique et de nature traçante. D'une culture très facile il est plus intéressant pour l'ornementation des jardins ou des appartements que pour la consommation. 

D'après Les plantes potagères, description et culture des principaux légumes des climats tempérés - Vilmorin et Andrieux - 1925

AIL ROCAMBOLE

 

AIL ROCAMBOLE

Allium Scorodoprasum L.

Synonymes : Ail d'Espagne, Échalote d'Espagne, Rocambole. 

Europe méridionale. — Vivace. — La tige, contournée en spirale à sa partie supérieure, porte à son sommet un groupe de bulbilles pouvant servir à la reproduction ; mais ce moyen est peu employé, la plantation des caïeux donnant des résultats plus rapides.

CULTURE. — La plantation doit se faire à l'automne ou au plus tard en Février; on place les caïeux à 0m10 les uns des autres, sur des rangs espacés entre eux de 0m30.

L'usage en est le même que celui de l'Ail ordinaire.

D'après Les plantes potagères, description et culture des principaux légumes des climats tempérés - Vilmorin et Andrieux - 1925

AIL ROSE HATIF

 

AIL ROSE HATIF.

Variété plus précoce que l'Ail commun, s'en distinguant aussi par la teinte rose de la pellicule qui enveloppe les caïeux. Aux environs de Paris, cette variété se plante presque toujours à l'automne, car elle réussit moins bien faite de printemps.

On donne le nom d'Ail rouge à une variété assez répandue en France, surtout dans l'Est. Les caïeux, gros et courts, sont d'un rouge vineux. Comme ils sont notablement plus gros que ceux de l'Ail blanc, il faut compter deux litres et demi de gousses pour la plantation d'un are, tandis que la même étendue peut être plantée avec un litre et demi de caïeux d'Ail blanc. L'Ail rouge demande aussi une terre plus riche et plus substantielle.

Jadis il a été question, sous le nom d'Ail rond du Limousin, d'une variété qui ne nous a pas semblé différer sensiblement de l'Ail commun. On peut toujours obtenir de celui-ci des têtes arrondies en le plantant tard. Ces mêmes têtes, replantées entières l'année suivante, donnent naissance à des bulbes d'un volume relativement énorme.

D'après Les plantes potagères, description et culture des principaux légumes des climats tempérés - Vilmorin et Andrieux - 1925

AIL BLANC ou COMMUN

AIL BLANC ou COMMUN

Allium sativum L.

Famille des Liliacées.

AIL BLANC ou COMMUN

Europe méridionale. — Vivace. — Plante bulbeuse, dont toutes les parties, et principalement la portion souterraine, possèdent une saveur forte et brûlante bien connue ; tige haute de Om40 à 0m60. Les bulbes, ou têtes d'ail, se composent d'une dizaine de caïeux ou gousses réunis par une pellicule très mince, blanche ou rosée.

L'Ail ne fleurit presque jamais, au moins sous notre climat, et se multiplie exclusivement par ses caïeux. On préfère pour la plantation ceux du pourtour de la tête à ceux du centre, qui sont d'ordinaire moins bien développés.

L'Ail blanc ou commun est la variété la plus généralement cultivée ; l'enveloppe des têtes y est d'un blanc argenté.

CULTURE. — Sous le climat de Paris, l'Ail blanc se plante ordinairement à la sortie de l'hiver ; quelquefois, et surtout dans le Midi, on peut planter en Octobre pour récolter au commencement de l'été. On place les caïeux à 0m10 ou 0m12 les uns des autres, en lignes espacées d'environ 0m25, et à environ 0m03 de profondeur. L'Ail aime une terre riche, profonde et saine ; dans les sols humides, ou sous l'influence d'arrosements trop copieux, il lui arrive souvent de pourrir. Quand la tige de l'Ail a pris tout son développement, les jardiniers ont l'habitude de la tordre et de la nouer pour favoriser l'accroissement des bulbes. On arrache ces derniers à mesure que les tiges se dessèchent, on les bottelle, puis on suspend les bottes dans un grenier ou autre local sain et aéré où les bulbes se conservent facilement jusqu'au printemps suivant.

Dans de bonnes conditions culturales, et en année favorable, on peut obtenir 80 à 100 kilos de bulbes à l'are.

ENNEMIS. — La teigne des Poireaux et des Ognons (Acrolepia assectella) s'attaque aussi à l'Ail, plus rarement cependant. La chenille de ce micro lépidoptère dévore le parenchyme des feuilles ; elle étend même parfois ses ravages jusque dans le bulbe. Couper et brûler les feuilles atteintes le plus tôt possible.

On rencontre assez fréquemment, dans les cultures méridionales d'Ail, un charançon relativement gros, le Brachycerus algirus, dont la larve se développe dans les gousses ; arracher et brûler les pieds attaqués.

La « maladie de l'Ail » due à un champignon, le Pleospora herbarum, sévit parfois dans les cultures de cette plante; elle atteint les feuilles et les bulbes. La combattre par des pulvérisations de bouillie à base de sulfate de cuivre.

La « Graisse », due vraisemblablement à une bactérie qui détermine rapidement la pourriture des bulbes, est beaucoup plus redoutable; dans certaines contrées, il est même difficile de s'en préserver. Les moyens curatifs ne sont pas connus; on recommande simplement de n'employer pour la plantation que des gousses parfaitement saines, de faire la culture en terrain très perméable et d'éviter de la faire revenir trop fréquemment au même endroit.

USAGE. — On fait grand usage de l'Ail dans la cuisine des pays méridionaux; dans le Nord, ce condiment est beaucoup moins apprécié : il est vrai de dire que la saveur en est plus acre et plus violente dans les climats froids que dans les pays chauds.

D'après Les plantes potagères, description et culture des principaux légumes des climats tempérés - Vilmorin et Andrieux - 1925

ACHE DE MONTAGNE

ACHE DE MONTAGNE

Levisticum officinale KOCH; Ligusticum Levisticum L.  — Ombellifère

SYNONYMES : LIVÊCHE, CÉLERI BATARD .

Très grande plante vivace à feuilles radicales, grandes, luisantes, d'un vert foncé ; tige épaisse, creuse, dressée, se divisant au sommet en rameaux opposés et verticillés ; fleurs jaunes, en ombelle. Graine fortement aromatique, d'une durée germinative moyenne de trois années. L'Ache de montagne se multiplie par semis ou par division des touffes. La graine se sème aussitôt qu'elle est mûre, c'est-à-dire vers le mois d'Août. Dès l'automne ou le commencement du printemps, on met les jeunes plantes en place, en bonne terre fraîche. C'est aussi au printemps que doit se faire la multiplication par division des racines. La plantation peut durer plusieurs années sans être renouvelée. Les soins à lui donner sont exactement ceux que demande l'Angélique. Aujourd'hui, l'Ache de montagne n'est plus guère employée que pour la confiserie ; autrefois les pétioles et la base des tiges se mangeaient blanchis, de la même manière que le Céleri.

ACHE DOUCE. —Voy. CÉLERI.

D'après Les plantes potagères, description et culture des principaux légumes des climats tempérés - Vilmorin et Andrieux - 1925

ABSINTHE

ABSINTHE

Artemisia Absinthium L.
Famille des Composées.
SYNONYMES : Aluyne, Artémise amère.

 ABSINTHE

Indigène. — Vivace. — Cette plante est souvent cultivée dans les jardins pour ses propriétés médicinales. Les tiges, rudes, d'une hauteur d'environ 1 mètre à 1m50, sont rameuses et abondamment garnies d'un feuillage léger, très découpé et grisâtre, surtout à la face inférieure. Les fleurs, très insignifiantes et verdâtres, sont réunies en grappes au bout des rameaux. La graine est grise, très fine, au nombre d'environ 11500 dans un gramme; elle pèse 650 grammes par litre, et sa durée germinative moyenne est de quatre années.

CULTURE. — L'Absinthe se plaît à peu près en toute terre; dans la culture en grand, il est bon de la faire succéder à une plante sarclée et de fumer fortement. La multiplication s'opère par division des pieds ou par semis. Celui-ci s'effectue en Avril-Mai, en pépinière, à la volée ou en lignes. Après la levée, on bine à diverses reprises, puis on éclaircit. La mise en place des jeunes plants de semis ou des éclats de vieux pieds se fait en Septembre ou de préférence au printemps; on laisse 0m30 d'écartement entre chaque plant, sur des lignes espacées de 0m50. Les soins d'entretien consistent uniquement en binages plus ou moins nombreux, de façon à tenir le terrain absolument propre. Une plantation à laquelle les soins de culture et d'engrais n'ont pas fait défaut peut rester productive pendant une dizaine d'années.

USAGE. — L'Absinthe est quelquefois employée comme assaisonnement; mais c'est surtout dans la composition de différentes liqueurs qu'elle est le plus utilisée.

D'après Les plantes potagères, description et culture des principaux légumes des climats tempérés - Vilmorin et Andrieux - 1925

Chicorée

Chicorée
chichorium endivia

On la distingue en plusieurs espèces, qui sont : la chicorée de Meaux, la grosse frisée, la courte ou célestine, la fine d'Italie, la régence, la grande et la petite scarole, latifolia. On peut en semer la graine sur couche dès les mois de janvier et février, avec les précautions ordinaires contre les intempéries de la saison. La chicorée courte est la plus propre aux premiers semis, parce qu'elle réussit très bien sur couche et qu'elle vient plus promptement que les autres. En général, on peut semer la chicorée jusqu'à la fin du mois d'août. Lorsque le plant a acquit une certaine force, on le replante dans une terre légère. Quand il est en état d'être employé, on le lie pour le faire blanchir. Il est à propos de semer la scarole un peu tard, parce que si elle était semée de bonne heure, elle monterait pendant les chaleurs ; ainsi, il vaut mieux la conserver pour l'hiver. Cette plante ne veut pas beaucoup d'eau.

D'après Manuel du Jardinier par V. Lucas, vers 1890

Chervis

Chervis
sium sisarum

Cette racine aime un terrain léger et humide. On en sème la graine à la volée ou par rayons dans le mois de mars. Dans la crainte que les insectes n'en rongent les jeunes pousses, on laisse les mauvaises herbes, mais on les arrache lorsque le plant est devenu fort, et alors on a soin de l'éclaircir.

D'après Manuel du Jardinier par V. Lucas, vers 1890

Champignon

Champignon.
Agaricus edulis.

On prépare, pour obtenir des champignons, une couche composée de fumier court, fortement imbibé d'urine et mêlé de crottin, on fait des couches de 60 à 80 centimètres de hauteur et de largeur, on piétine et on arrose de façon a éviter une trop grande sécheresse ; cette opération doit être répétée pendant huit à dix jours. La couche préparée, sera redressée en forme de pyramide et couverte d'un paillis que l'on nomme chemise, et qui sera conservé pendant tout le temps que durera cette couche. C'est alors que l'on doit vérifier la couche, s'assurer qu'elle est suffisamment chaude, puis où y mettra du blanc de champignons, la chemise sera replacée par-dessus, ensuite on lui donnera un léger arrosement. Quinze ou vingt jours après, quelques moisissures indiqueront la germination, il faudra alors couvrir la couche de quelques centimètres de terreau, recouvrir de la chemise, et attendre pour récolter que les champignons soient visibles, il suffit tout simplement de lever la chemise, tordre le pédoncule avec légèreté. Une couche bien réussie peut durer trois mois.

D'après Manuel du Jardinier par V. Lucas, vers 1890

Cerfeuil

Cerfeuil.

On le distingue en commun, scandix cerefolium ; et en musqué ou d'Espagne, scandix odorata. On peut semer le premier depuis le commencement du printemps jusqu'au mois d'octobre. Le musqué se sème au printemps, et il est près d'un mois à sortir de terre.

D'après Manuel du Jardinier par V. Lucas, vers 1890

Betterave

Betterave.

On distingue cette plante par sa couleur. La grosse rouge, beta vulgaris major. Petite rouge, ou de Castelnaudary, rubra minor. La jaune, lutea. La blanche, albida. Au commencement de mars on sème la betterave dans une terre chaude, légère et bien labourée : mais trois semaines plus tard il lui faut une terre forte et froide. On l'arrache en novembre, on en retranche les feuilles et on renferme dans une cave sèche ou dans une serre, sans terre, ni sable, ni paille ; et au mois de mars suivant on les replante pour en avoir de la graine, qui se conservera deux ou trois ans tout au plus.

D'après Manuel du Jardinier par V. Lucas, vers 1890

Asperge

Asperge.

On distingue la commune, asparagus officinalis, et la grosse, major. La culture est la même pour les deux. On les sème et on les renouvelle en achetant du plant de deux ans tout au plus. Il lui faut une terre de bonne qualité, ou bien amendée. C'ette plante craint l'humidité, de sorte que dans un terrain humide, les fosses ne doivent avoir que 35 centimètres de profondeur au lieu de 75 qu'on peut leur donner dans un terrain sec. L'asperge se sème à la mi-février, à 10 centimètres de profondeur, dans des fosses larges de 30 centimètres. La plantation des nouvelles griffes se fait à la fin de mars ou au commencement d'avril. On ne doit couper les asperges qu'au bout de trois ans, soit qu'elles viennent de graines ou de jeunes plants. Au commencement de novembre on coupe toutes les tiges et l'on recueille la graine. Il y a encore l'asperge de Hollande, d'Allemagne, et la grosse ; Ces trois espèces demandent plus de culture et plus de soins.

Artichaut

Artichaut
cynara scolimus.

Quatre bonnes espèces : le vert, le blanc, le rouge, le violet. Les uns et les autres se multiplient de semences ou mieux par oeilletons. Si l'on fait usage du premier moyen, on sème à la fin d'avril, ou en mai, la graine à 3 centimètres de profondeur ; et chaque graine à 10 centimètres d'intervalle. A la fin de mai on repique le jeune plant, s'il est en état, à 1 mètre de distance. Si l'on multiplie par les oeilletons, il faut choisir les plus beaux et les plus sains, les planter au commencement d'avril, dans des fosses profondes de 12 centimètres et dans un terrain bien défoncé et bien préparé ; bien arroser jusqu'à ce que le nouveau plant soit repris, le garantir des gelées du printemps, et surtout de celles de l'hiver. En arrosant beaucoup l'été, on peut espérer du fruit en automne.

D'après Manuel du Jardinier par V. Lucas, vers 1890

Arroche

Arroche
belle-dame, flolette
atriplex hortensis.
Semez clair sa graine en mars. Tout terrain cultivé lui convient.

D'après Manuel du Jardinier par V. Lucas, vers 1890