AIL BLANC ou COMMUN

AIL BLANC ou COMMUN

Allium sativum L.

Famille des Liliacées.

AIL BLANC ou COMMUN

Europe méridionale. — Vivace. — Plante bulbeuse, dont toutes les parties, et principalement la portion souterraine, possèdent une saveur forte et brûlante bien connue ; tige haute de Om40 à 0m60. Les bulbes, ou têtes d'ail, se composent d'une dizaine de caïeux ou gousses réunis par une pellicule très mince, blanche ou rosée.

L'Ail ne fleurit presque jamais, au moins sous notre climat, et se multiplie exclusivement par ses caïeux. On préfère pour la plantation ceux du pourtour de la tête à ceux du centre, qui sont d'ordinaire moins bien développés.

L'Ail blanc ou commun est la variété la plus généralement cultivée ; l'enveloppe des têtes y est d'un blanc argenté.

CULTURE. — Sous le climat de Paris, l'Ail blanc se plante ordinairement à la sortie de l'hiver ; quelquefois, et surtout dans le Midi, on peut planter en Octobre pour récolter au commencement de l'été. On place les caïeux à 0m10 ou 0m12 les uns des autres, en lignes espacées d'environ 0m25, et à environ 0m03 de profondeur. L'Ail aime une terre riche, profonde et saine ; dans les sols humides, ou sous l'influence d'arrosements trop copieux, il lui arrive souvent de pourrir. Quand la tige de l'Ail a pris tout son développement, les jardiniers ont l'habitude de la tordre et de la nouer pour favoriser l'accroissement des bulbes. On arrache ces derniers à mesure que les tiges se dessèchent, on les bottelle, puis on suspend les bottes dans un grenier ou autre local sain et aéré où les bulbes se conservent facilement jusqu'au printemps suivant.

Dans de bonnes conditions culturales, et en année favorable, on peut obtenir 80 à 100 kilos de bulbes à l'are.

ENNEMIS. — La teigne des Poireaux et des Ognons (Acrolepia assectella) s'attaque aussi à l'Ail, plus rarement cependant. La chenille de ce micro lépidoptère dévore le parenchyme des feuilles ; elle étend même parfois ses ravages jusque dans le bulbe. Couper et brûler les feuilles atteintes le plus tôt possible.

On rencontre assez fréquemment, dans les cultures méridionales d'Ail, un charançon relativement gros, le Brachycerus algirus, dont la larve se développe dans les gousses ; arracher et brûler les pieds attaqués.

La « maladie de l'Ail » due à un champignon, le Pleospora herbarum, sévit parfois dans les cultures de cette plante; elle atteint les feuilles et les bulbes. La combattre par des pulvérisations de bouillie à base de sulfate de cuivre.

La « Graisse », due vraisemblablement à une bactérie qui détermine rapidement la pourriture des bulbes, est beaucoup plus redoutable; dans certaines contrées, il est même difficile de s'en préserver. Les moyens curatifs ne sont pas connus; on recommande simplement de n'employer pour la plantation que des gousses parfaitement saines, de faire la culture en terrain très perméable et d'éviter de la faire revenir trop fréquemment au même endroit.

USAGE. — On fait grand usage de l'Ail dans la cuisine des pays méridionaux; dans le Nord, ce condiment est beaucoup moins apprécié : il est vrai de dire que la saveur en est plus acre et plus violente dans les climats froids que dans les pays chauds.

D'après Les plantes potagères, description et culture des principaux légumes des climats tempérés - Vilmorin et Andrieux - 1925